Le blog

Construire ensemble...

Christophe Robillard - 23 janvier 2017

On ne va pas se mentir, le spectacle vivant ne va pas très bien. La plupart des artistes tire la langue, de nombreux exploitants de salle connaissent de sérieuses difficultés économiques, la filière de l'industrie musicale (à nuancer peut-être dans les autres secteurs du spectacle vivant, à vous de me le dire) est sclérosée, ou pour le dire autrement, une petite centaine de professionnels sur Paris décide pour toute la France quel groupe va pouvoir rencontrer son public.

C'est peut-être le moment de se poser ou se reposer des questions "existentielles" ! A quoi sert l'artiste dans la société ? A quoi sert-il alors que nous sommes un certain nombre à éprouver un sentiment puissant et envahissant que le lien qui nous rassemble toutes et tous se délite, que la société se décompose à petit feu ? Et si le rôle de l'artiste n'était pas justement au quotidien de faire en sorte que vivre ensemble ne soit pas qu'un slogan mais une réalité ? Vivre ensemble, c'est partager ensemble des émotions. N'est-ce pas une définition possible du spectacle vivant ?

Alors vous allez me dire : t'es bien gentil avec tes utopies, mais tu regardes de temps en temps la réalité en face ? Comment tu fais en tant qu'artiste pour partager des moments alors que chaque jour, une salle de spectacle ferme, un festival meurt parce que vous comprenez mon bon monsieur, il n'y a plus d'argent dans les caisses, c'est l'austérité...
Ce n'est pas faux mais est-ce pour autant une raison de se résigner ?

Je me pose souvent la question suivante : pourquoi nous, artistes, sommes si dépendant des salles de spectacle qui peuvent (ou pas) nous accueillir ? Dans l'économie du spectacle vivant, qui fait tourner la machine ? Qui est au coeur du système ? Les spectateurs et les artistes. Si tu as une salle de spectacle, un artiste mais pas de spectateur, ça ne marche pas. Si tu as des spectateurs, une salle de spectacle mais pas d'artiste, ça ne marche pas. Mais si tu n'as pas de salle de spectacle, tu peux toujours faire quelque chose avec un artiste et des spectateurs. J'en veux pour preuve les spectacles à domicile qui commencent à se développer. Les scènes ouvertes dans les laveries automatiques. Bref, directement de l'artiste au public.

Comprenons-nous bien. Je n'ai rien contre les salles. Un spectacle a souvent besoin de conditions techniques que seule une salle de spectacle digne de ce nom peut lui offrir. Reconnaissons quand même qu'il y a beaucoup de mimétisme dans le métier de programmateur. J'ai en mémoire une phrase d'un responsable pédagogique d'un haut lieu de l'accompagnement artistique qui disait en substance : "pourquoi il y a à tout casser 150 personnes sur Paris qui décident quel artiste, quel groupe va rencontrer ou non son public dans toute la France ?"

Internet permet de se passer d'intermédiaire. Ou plus précisément, remplacer les intermédiaires par un seul, la plateforme numérique. Il y a un appétit pour la musique sur internet. Faisons en sorte qu'il y ait de l'appétit pour le spectacle vivant dans des lieux alternatifs. Créons ensemble une plateforme qui relie les artistes et les citoyens, rendant plus accessible le spectacle vivant. Créons une plateforme qui ne prenne pas 20% de commission sur les spectacles !

Chiche ? Qui en est ?
Qui a envie de s'investir (un peu, beaucoup, comme vous voulez !) dans la création d'une plateforme qui relie les artistes et les citoyens ?
Tu partages mon constat ? DIS LE ! Et partage le ;) Tu penses que je raconte des conneries ? DIS LE !

Le mieux si le coeur vous en dit, c'est d'en discuter de vive voix ! Rendez-vous le 1er février à 19h30 à la Passerelle (52 rue Popincourt, 75011 Paris). Plus de détails sur cet événement bientôt sur ce site...

Prêt à vous lancer dans l'aventure ?